Note : Nous allons
considérer dans cette page toutes les mathématiques
écrites en arabe de 700 à 1400, particulièrement celles
de certains mathématiciens de renom qui étaient perses
(iraniens) et pour lesquels la langue arabe était
imposée.
Voici
les chiffres arabes qui ont été créés en Inde, mais qui
ont changé de forme au fur et à mesure des
différentes retranscriptions. N'oublions pas le
zéro
dont nous parlons plus
loin.
Ils continueront à évoluer jusqu'à leur
passage en Europe où vers les XVème et
XVIème
siècles, ils prendront la forme qu'on leur connaît
aujourd'hui. Les Arabes ont utilisé le système de
numération indien et permis une très large
diffusion des chiffres en
Occident. |
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Le peuple arabe a joué un rôle
fondamental dans l'histoire des mathématiques : en
reprenant les acquis des sciences grecques et
indiennes et en les améliorant, il a permis le
renouveau scientifique européen en algèbre comme
en géométrie... Bagdad (Irak actuel) fut même
la capitale culturelle du monde. Les deux
grandes réussites des mathématiques musulmanes
sont : l'algèbre moderne et
l'aboutissement de la
trigonométrie. |
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Les Arabes reprirent les
chiffres utilisés en Inde (0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7,
8, 9). |
Avec les connaissances des
Indiens, ils initièrent notre système
numéral actuel.
Voici un extrait de la table des chiffres
"indo-arabes" :
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Ils utilisèrent le zéro pour
indiquer un ordre... (exemple : 109) Le
zéro
était appelé en arabe "Sifr" qui devint le
mot chiffre. |
Les mathématiciens arabes ont
étudié les
nombres premiers
(ceux qui ne sont divisibles
que par 1 et par eux-mêmes) exemples :
2; 3; 5; 7; 11; 13; 17; 19; 23; 19;
31... Ils ont ainsi poursuivi les
recherches des Grecs.
Ils établirent que tout nombre
entier
peut s'écrire en
produit de facteurs premiers. |
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Les Arabes manient très aisément
les opérations de base sur les nombres
entiers et les
fractions
et fondent
l'algèbre moderne. Ils seront des spécialistes des
équations.
Un
mathématicien ira même jusqu'à résoudre un système de
210 équations à 10 inconnues.
Un autre
émet l'idée que l'équation
x³ + y³ = z³ n'a pas de solutions entières, ce
qui deviendra plus tard la célèbre conjecture de Fermat.
On
commence à user de la méthode par récurrence, en
particulier dans les formules :
1 + 2 + 3 + ... + n = |
n(n + 1) |
 |
2 | |
; |
1² + 2² + 3² + ... + n² = |
n(n + 1)(2n + 1) |
 |
6 | |
; | 1³ + 2³ + 3³ + ... + n³ = (1 + 2 + 3 + ... + n)².
Les
Arabes développent considérablement la trigonométrie.
Ils définissent clairement les sinus, cosinus, tangente
et établissent les fameuses formules :
tan α = |
sin α |
 |
cos α | |
; (sin α)² + (cos α)² = 1; | cos (a + b) = cos a × cos b − sin a × sin b;
sin (a + b) = sin a × cos b + sin b × cos a;
cos 2α = 1 − 2(sin α)²;
sin 2α = 2sin α cos α; etc... Jusque là, la trigonométrie n'avait
été qu'une difficile méthode basée sur les arcs de
cercle et utilisée par le grand astronome grec Ptolémée.
Les Arabes travaillent aussi sur
les entiers et découvrent d'autres couples de nombres
amicaux*
que
(220 ; 284) : (17296 ; 18416) et (9363584 ; 9437056). *voir Pythagore
Quelques
grands mathématiciens arabe :
AL-KHWARIZMI
ou HUWARIZMI
(788 - 850), persan :
Il écrit un livre "Al-Jabr"
d'où vient le mot Algèbre. Cet ouvrage est
considéré comme le meilleur exposé élémentaire
de l'algèbre jusqu'à l'avènement des temps
modernes. Il traite aussi d'arithmétique,
d'astronomie, de géographie et de calendrier
dans d'autres livres. Il établit des tables
de sinus. C'est du
nom "Al-Khwarizmi" latinisé que vient le mot
Algorithme, procédé de calcul de caractère
répétitif. |
| Voir
aussi
certaines
approximations de π | |
THABIT-BEN-QURRA
(826 - 901), arabe :
C'est un
célèbre traducteur des œuvres grecques. Entre
autres, il précise à nouveau l'aire d'un segment
de parabole (déjà approximé par Archimède). Il écrit sur la
théorie des nombres et l'adapte aux rapports
entre quantités géométriques. Il prouve aussi la
théorie des leviers. Il nous a légué une
généralisation du théorème de Pythagore
. |
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AL-BATTÂNÎ
(850 - 929), arabe :
Il écrit
un recueil d'observation d'astronomie!... Il
y fait un grand usage de la trigonométrie
(sinus, cosinus, tangente et cotangente). On lui doit la
formule :
tan α = |
sin α |
 |
cos α | |
. |
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ABOUL-WAFA
(940 - 998), iranien :
Il effectue les constructions
fondamentales à l'aide de la règle et du compas
et améliore la trigonométrie. On lui doit les
formules : sin(a + b) = sin a × cos b + sin b × cos a ;
cos 2α = 1 − 2(sin α)² ; sin 2α = 2sin α cos α ;... |
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AL-KARKHI
(vers 960 - 1024), persan :
Son œuvre ouvre la porte à
des études systématiques des équations de degré
3 et
4. | |
AL-BIRUNI
(973 - 1048), persan :
Il est l'auteur d'une
histoire de l'Inde
qui fournit le meilleur
compte-rendu que nous possédons sur les
mathématiques
indiennes. | |
Omar
KHAYYÂM
(1048
- 1123), persan : Il est à la fois homme de
lettres, astronome, mathématicien et physicien.
C'est l'un des plus grands poètes persans. Il
écrit 14 ouvrages scientifiques. Seuls deux nous
sont parvenus. Le premier traite de la
géométrie d'Euclide
et de ses postulats (ou
axiomes). Dans l'autre, il étudie les équations
du second degré, mais aussi celles du troisième
et quatrième degré. Khayyâm utilise assez
souvent un équivalent du triangle de Pascal
mais
donne aussi certaines solutions géométriques aux
équations. Il est à l'origine de la notion de
polynôme.
Il considère
déjà que le rapport de deux grandeurs de même
nature est toujours un
nombre. | |
AL-TUSI
(1201 – 1274), persan :
Il
fait de nombreuses traductions et adaptations
d'ouvrages mathématiques antiques en arabe et en
persan. Il est certainement le plus célèbre
maître de la trigonométrie plane et
sphérique. | |
AL-KASHI
(vers 1400, mort en 1429), persan : Il fait la synthèse des
mathématiques arabes depuis sept siècles :
les liens entre l'algèbre et la géométrie, les
liens entre l'algèbre et la théorie des nombres,
la trigonométrie, l'analyse combinatoire (étude
des différentes façons de combiner des
éléments), la résolution des équations par
radicaux (seulement avec les quatre opérations
et les racines carrées, cubiques...). Il réussit
un calcul de π
avec 16 décimales,
record qui ne sera dépassé qu'à la fin du XVIème
siècle. Voir aussi
certaines
approximations de π | | |