Les nombres, qui semblent si familiers à l'homme du
XXIème siècle ont constitué pendant des
millénaires une difficulté énorme pour les peuples
primitifs. L'habitude de compter couramment est beaucoup
plus récente que l'on croit. Au début du
XXème siècle, certains aborigènes d'Australie
ne possédaient que trois nombres dans leur dialecte :
un, deux et beaucoup. Jusqu'à deux, c'était concret,
après, c'était l'abstrait. Ces nombres ont une
histoire merveilleuse puisque dès que l'on a pu écrire,
même sur les parois des grottes, on voyait déjà des
dessins pour dénombrer... Les premiers symboles numériques
semblent être apparus en Mésopotamie, on a
retrouvé des tablettes d'argile datant presque de 5000
ans sur lesquelles on retrouve des traces de
numération. Ensuite ou parallèlement, c'est en
Égypte que naît une nouvelle
façon d'écrire les nombres. Ce sont des papyrus ou
rouleaux de cuir qui en attestent l'existence. Puis ce
furent des numérations en Chine, en Grèce, en Amérique centrale avec
les Mayas, chez les Romains et enfin celle que nous
connaissons qui a énormément évolué de l'Inde, en passant par
l'Arabie
et en arrivant ensuite en Europe.
Les exemples de numérations qui suivent ne sont
donnés qu'à titre indicatif, puisque dans chaque
civilisation, les signes ou les lettres numériques se
sont beaucoup
transformés...
 (entre 3200 avant JC et
500 avant JC)
Dans un premier temps,
vers 3200 avant JC, les Mésopotamiens
utilisèrent des
chiffres archaïques qui avaient la forme d'objets
"imprimés" sur des tablettes. Ensuite, vers 2700 avant JC, ils
utilisèrent des signes de la graphie cunéiforme.
Ils avaient
même des symboles pour 600 (un clou vertical,
muni d'un chevron), pour 3 600 (un
polygone), pour 36 000 (ce polygone, muni
d'un chevron) et aussi un pour 216 000. |  |

(entre 3000 avant JC et 330
avant JC)
les Égyptiens
utilisent des nombres écrits au moyen de hiéroglyphes.
Leur numération est non positionnelle.
Les
Égyptiens dessinaient une fleur de lotus pour
1 000, un doigt levé pour 10 000 mais ils avaient
aussi un têtard pour 100 000 et un
homme agenouillé pour 1 000 000.

(entre 1300 avant JC et 1300
après JC)
Dès l'origine, les nombres
s'expriment dans un système de position avec un symbole
pour chaque chiffre de 1 à 10. Il y a aussi des symboles
pour 100 et 1000. Vers 250 après JC, les Chinois ont
aussi utilisé un système de numération avec des traits
horizontaux et verticaux.

(entre 700 avant JC et 400
après JC)
Les Grecs
ont eu un premier système de numération très peu
pratique, formé de cinq signes, qu'il fallait
accoler ou mettre l'un dans l'autre. Ensuite, ils adoptèrent un
système additif, qui utilisait les lettres de
l'alphabet.
α = 1 |
β = 2 |
γ = 3 |
δ = 4 |
ε = 5 |
ς = 6 |
ζ = 7 |
η = 8 |
θ = 9 |
ι = 10 |
κ = 20 |
λ = 30 |
μ = 40 |
ν = 50 |
ξ = 60 |
ο = 70 |
π = 80 |
= 90 |
ρ = 100 |
σ = 200 |
τ = 300 |
υ = 400 |
φ = 500 |
χ = 600 |
ψ = 700 |
ω = 800 |
= 900 |
Au delà de 1 000, les
Grecs avaient d'autres symboles comme le A ou le M
conjugués avec une apostrophe et des lettres
grecques.

(entre 300 avant JC et 300 après JC)
Les Mayas
comptent en base vingt (système vigésimal ou
vicésimal). Leur numération est positionnelle à
écriture verticale.
 7) Numération romaine :
(entre 100 avant JC et 400 après JC)
Les Romains ont une numération additive, absolument
inadaptée au calcul numérique. Nous l'utilisons encore
de nos jours, par exemple pour écrire Louis XIV.
I = 1
V = 5 X = 10
L = 50 |
C = 100 D = 500 M = 1000 |
IX = 9 |
XC = 90 |
III = 3 |
MDCCLXIV = 1764 |
1000 + 700 + 60 + 4 |
Au-delà de 5 000, les Romains utilisaient les
mêmes symboles, en les recouvrant d'un trait
horizontal.

(entre 500 et
aujourd'hui)
Les écritures des chiffres ont
sans cesse évolué, celles qui sont proposées sont prises
à un instant précis et ne donnent qu'une idée partielle
de la façon dont les chiffres se sont petit à petit
construits à force de recopiage. Ce n'est qu'à partir
de 1450, date de l'invention de l'imprimerie, qu'ils
commenceront à prendre leur forme moderne.
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chiffres
indiens (vers le Xème siècle) |
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chiffres arabes (vers le
XIIIème siècle) |
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chiffres gothiques
(XIVème siècle) |
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chiffres
modernes (après le XVème
siècle) |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
0 |
chiffres
modernes dactylographiés |
Ces fameux chiffres indiens
ont été transmis en Arabie,
puis en Europe
: on les appelle
des chiffres "indo-arabes".
Voir aussi Inde

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